La direction de l’Afpa (Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes) a annoncé, jeudi 18 octobre, un projet de suppression nette de 938 postes d’ici à fin 2020, soit 14% de ses effectifs en CDI. Le plus gros organisme de formation français va également fermer 38 centres. Plus de 70 millions d’euros de perte d’exploitation sont attendus pour 2018.
L’Afpa victime d’une concurrence accrue
Dans son communiqué, la direction explique que « l’Afpa est devenue structurellement déficitaire, en raison de l’intensité concurrentielle du secteur de la formation, de la digitalisation de l’offre et du passage à un système d’appels d’offres qui ont révélé sa faible compétitivité ».
Avec ce plan, l’agence se fixe un triple objectif : « assurer sa mission de service public pour la formation des publics les plus éloignés de l’emploi » ; « adapter son offre aux appels d’offres des régions et des entreprises en s’adaptant aux besoins de nouvelles compétences et des métiers en tension », et développer « des services innovants aux demandeurs d’emploi, aux entreprises et aux branches professionnelles ».
Suppression de 1 541 CDI
Le plan, attendu depuis plusieurs mois et présenté jeudi en comité central d’entreprise, prévoit de supprimer 1 541 postes en CDI d’ici à la fin 2020 et d’en créer 603 sur d’autres compétences. Les départs naturels à la retraite concerneront 600 personnes. Pour ceux qui ne rentreront pas dans les dispositifs de reclassement interne, « une phase de départs volontaires sera proposée, avec un accompagnement renforcé ».
Par ailleurs, l’établissement public prévoit de fermer des implantations « qui ne répondent plus aux besoins des territoires » et « ne trouvent plus leur demande » afin « de rationaliser son parc immobilier ». L’Afpa fermerait ainsi 38 centres sur 206 et « privilégiera la mobilité en se déplaçant là où est le besoin de formation ».
Des résultats financiers négatifs depuis plusieurs années
Les résultats financiers de l’Afpa se dégradent d’année en année avec des pertes cumulées, de 2012 à 2016, qui auraient atteint 725 millions d’euros, selon un audit de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) et de l’inspection générale des finances (IGF).
En 2017, la spirale des pertes s’est amplifiée, l’État ayant versé 33 millions d’euros à l’agence fin 2017, pour lui éviter une rupture de trésorerie. Une partie des difficultés vient du fait que les régions confient à l’Afpa moins de missions de formation des chômeurs, lui préférant des organismes privés.