La récente réforme de la formation professionnelle aura un impact sur le budget formation de nombreuses entreprises dès 2019. C’est ce que montre une récente étude menée par l’ANDRH (Association nationale des DRH) et la DFCG (Association des Directeurs Financiers et Contrôleurs de Gestion) auprès de leurs membres, principalement des DRH.
Cette enquête livre également des enseignements sur la façon dont les entreprises prennent en compte la logique de co-investissement promue par la réforme.
De nouveaux choix budgétaires
D’après les réponses des personnes interrogées, 6 entreprises sur 10 modifieront leurs arbitrages budgétaires en matière de formation en 2019. Notons ici que la moitié des professionnels qui ont répondu appartiennent à des entreprises de 50 à 299 salariés, qui sont les plus directement affectées par la réforme. En effet, ces entreprises ne bénéficieront plus du financement du plan de formation par les Opca depuis l’entrée en vigueur de la loi Avenir professionnel.
Dans le détail, 35% des responsables annoncent qu’ils vont modifier leurs dispositifs de formation pour pouvoir « maintenir les objectifs à coûts contraints ». 32% d’entre eux songent à réduire le budget proportionnellement à la baisse des financements mutualisés.
En revanche, 15% des personnes interrogées considèrent que leur entreprise va augmenter leur budget formation. Enfin, 7% pensent suspendre le budget dans l’attente de la fin de la période de transition.
Vers une évolution de la formation dans les entreprises
Au-delà du budget, la récente réforme devrait pousser les entreprises à faire évoluer leurs dispositifs de formation. 54% des responsables affirment avoir déjà mis en place une politique de co-investissement. La réforme devrait accentuer cette tendance.
L’enquête de l’ANDRH montre que, pour 60% des personnes interrogées, le terme « co-investissement » peut désigner la mobilisation du CPF (Compte personnel de formation) par un salarié pour une formation réalisée sur son temps de travail. Pour 66% d’entre elles, il peut également s’agir d’un salarié mobilisant son CPF avec un abondement de l’entreprise. Pour les deux tiers des responsables de la formation, le CPF est ainsi perçu comme un vecteur privilégié de co-construction.
Il ressort donc de cette étude que l’objectif de la réforme visant à promouvoir la formation comme un investissement en laissant plus de place à l’initiative et à la responsabilité des entreprises est déjà pris en compte par une partie d’entre elles.