Le think tank Terra nova a récemment publié une note de synthèse portant sur la hausse présente et future du nombre de nouvelles entrées dans l’enseignement supérieur. Elle fait état d’un véritable choc démographique qui, bien qu’étant une excellente nouvelle, n’en soulève pas moins des difficultés d’orientation et d’organisation.
Terra Nova se positionne comme un « think tank progressiste indépendant » ayant pour but de produire et diffuser des solutions politiques innovantes, en France et en Europe.
La question que pose l’organisme dans ce document est surtout de savoir si l’université doit continuer à être la variable d’ajustement par défaut du système ou si la participation des autres filières de formation est requise pour absorber cette augmentation du nombre d’étudiants.
Augmentation du nombre d’étudiants
Après avoir stagné plus ou moins longtemps, le nombre d’étudiants de l’enseignement supérieur a subi une augmentation remarquable depuis quelques années. En effet, entre la rentrée 2011 et celle de 2016, le nombre de bacheliers entrant dans les différentes filières de l’enseignement supérieur a connu une hausse de +14%, passant de 420 000 à 480 000.
Cette augmentation s’est poursuivie au cours de cette rentrée 2017 et est source de tensions difficiles à supporter, générant notamment un manque de place, le recours au tirage au sort…. En outre, au cours des deux prochaines rentrées, il est prévu que l’augmentation se poursuive, amenant le nombre d’étudiants à accueillir à augmenter à plus 30 000 pour les années 2018 et 2019. Depuis la rentrée 2013, l’enseignement supérieur a accueilli en moyenne 10 000 étudiants supplémentaires par an.
Les universités se sont chargées d’absorber la croissance du nombre d’étudiants de ces dernières années et vont encore devoir procéder à l’accueil d’étudiants supplémentaires en 2018 et 2019. Sur les seuls effectifs du niveau licence, le nombre d’étudiants de première année devrait ainsi augmenter de 12% l’an prochain. En sachant qu’un grand nombre d’étudiants restent à l’université pendant plusieurs années consécutives, on est à même de mesurer l’effort considérable demandé aux universités.
Les objectifs fondamentaux de réforme du premier cycle de l’enseignement supérieur
Si l’augmentation du nombre d’étudiants et de la part des universités dans l’enseignement supérieur est une nouvelle réjouissante en soi, il faut éviter que la gestion de l’afflux éloigne des objectifs de la réforme du 1er cycle de l’enseignement supérieur.
Pour rappel, ces objectifs sont:
- L’amélioration de la transition du lycée à l’université, renforcement de l’orientation et pousser la progression des étudiants dans la réussite de leur licence
- La sortie du schéma classique confiant uniquement aux universités la mission de gérer le nombre dans le cadre de leurs licences, alors que les écoles publiques et privées, avec des bachelors ont l’occasion de procéder à la mise en place de filières innovantes sélectives, comme les classes préparatoires et les IUT.
- La diminution de l’échec en licence via la proposition d’un accès plus large aux filières courtes ou aux cursus adaptés de licence aux lycéens et notamment aux bacheliers issus des filières technologiques et professionnelles
Pour Terra Nova, il faudra nécessairement passer par une réforme des textes qui réglementent les licences pour réaliser ces objectifs.
Consulter la note de synthèse de Terra Nova sur « Le choc démographique dans l’enseignement supérieur » ici.