Les certification en langues sont le produit phare des formations accessibles grâce au CPF. En 2022, France compétences a émis un signal fort en refusant les dossiers les moins sérieux et chamboulé un marché très concurrentiel mais aussi très lucratif.
Un renouvellement du répertoire spécifique douloureux pour les certificateurs linguistiques
A l’occasion du renouvellement spécifique à la fin de l’année 2021, France compétences a retoqué de nombreux certificateurs linguistiques. Cette décision a été douloureuse pour ceux-ci mais aussi pour leurs partenaires jusqu’ici habilités.
Même les deux leaders mondiaux ont été touchés : Cambridge a ainsi dû se retirer du CPF, le temps de se mettre en règle avec les attendus de la réforme, et a vu le nombre de ses partenaires diminuer. Quant à ETS Global, son Toiec a été maintenu sous condition du dépôt d’un nouveau dossier d’enregistrement mais il a perdu l’activité de sa start-up Pipplet, qui a été expulsée du CPF alors qu’elle était la troisième certification la plus mobilisée.
La nécessaire régulation d’un marché en pleine croissance
Le boom du marché des certifications linguistiques tient notamment à son modèle économique, qui repose sur des licences ou des redevances des tests linguistiques. La rentabilité de l’activité dépend donc du nombre de candidats, ce qui a poussé les certificateurs à se développer à l’échelle mondiale en industrialisant leurs process.
De plus, l’ouverture de la plateforme CPF a entrainé l’apparition de nouveaux entrants, ce qui a accentué la concurrence et provoqué une forte pression sur les coûts, d’autant que ces nouveaux acteurs étaient mal encadrés et pas toujours très sérieux.
Pour assainir une situation devenue intenable, France compétences a donc décidé de marquer le coup et d’élaborer une doctrine spécifique. Il exige maintenant une ingénierie plus ancrée dans le monde professionnel, écarte les niveaux les plus faibles, impose des tests de positionnement à l’entrée, encourage la constitution de jurys et impose la mise en place de procédures de contrôle des réseaux de partenaires habilités.
Pour tous les acteurs du secteur, les enjeux sont considérables, puisque depuis avril 2020, tous les étudiants des BTS, DUT et des licences doivent obtenir une certification en langue anglaise. Un nouveau marché dans l’enseignement supérieur qui attise les convoitises et relance une concurrence déjà très vive.