Le Conseil en évolution professionnelle (CEP) a été introduit par la réforme de 2014. La loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » , promulguée le 5 septembre dernier, renforce ce dispositif. Les dispositions qu’elle prévoit impliqueront des évolutions notables pour les opérateurs habilités.
Le Conseil en évolution professionnelle, un dispositif nouveau à développer
Le CEP a été introduit par la loi du 05 mars 2014 relative à la formation professionnelle. Ce dispositif permet à chacun de prendre en main l’évolution de ses compétences, en offrant à tout actif la possibilité de bénéficier d’un entretien individuel pour analyser sa situation professionnelle, d’un conseil pour définir son projet professionnel et d’un accompagnement dans la mise en œuvre de celui-ci.
Si la nouvelle loi « Avenir professionnel » prévoit de le maintenir gratuit et accessible tout au long de la vie professionnelle, la nature de l’offre va évoluer. Elle sera dorénavant déterminée par un cahier des charges établi par le ministère du Travail. De plus, la liste des acteurs habilités à assurer cette prestation va évoluer. Quatre des cinq opérateurs historiques ne devraient pas voir leur mission changer et continueront à délivrer leurs conseils à des publics spécifiques : l’Apec aux cadres, Cap Emploi aux personnes handicapées, les Missions locales aux jeunes et Pôle Emploi aux demandeurs d’emploi.
Le futur rôle des Opacif en question
En revanche, le rôle du cinquième groupe d’opérateurs, les Opacif [1], est fortement remis en question par la nouvelle loi. Ceux-ci, à travers les Fongecif [2] principalement, intervenaient jusqu’ici auprès des salariés souhaitant bénéficier d’un Congé individuel de formation (CIF). D’ici 2020 au plus tard, de nouveaux opérateurs pourront assurer cette mission. Ils seront sélectionnés au niveau régional par France Compétences, sur la base d’un cahier des charges national. Le nouvel organisme public décidera aussi du financement de leurs prestations par les fonds destinés à la formation professionnelle.
Si les Fongecif sont en bonne position pour répondre à l’appel d’offres correspondant, rien ne dit que leur format actuel correspondra au futur cahier des charges, ni qu’ils seront en mesure de résister à la concurrence. C’est ce qui explique l’inquiétude palpable au sein de leur personnel. L’incertitude est d’autant plus grande que les exigences qui pèseront sur les opérateurs du CEP ne sont pas encore connues. Le seul critère important qui a filtré est celui du maillage territorial.
[1] Organismes paritaires collecteurs agréés pour le financement du Congé Individuel de Formation.
[2] Fonds de Gestion des Congés Individuels de Formation.