L’Apec vient de publier une étude sur la façon dont les cadres envisagent la formation professionnelle. Celle-ci représente un enjeu fort à leurs yeux mais les dispositifs institutionnels y donnant accès restent relativement méconnus.
L’étude a été réalisée en avril et mai 2019 grâce à des entretiens téléphoniques individuels et des réunions de groupes, ainsi que d’entretiens complémentaires auprès de professionnels de la formation.
La formation a un rôle clé dans la sécurisation des parcours professionnels des cadres
Dans un contexte de transformation des métiers et des compétences, la formation professionnelle continue de jouer un rôle clé dans la sécurisation des parcours professionnels des cadres. L’évolution des dispositifs et des moyens d’accès (CPF, développement de la VAE) participe au renforcement de ce rôle.
Certes, les bénéfices immédiats de la formation des cadres sont difficiles à mesurer. Mais elle est une source d’apports importants sur le long terme, par exemple pour conforter une prise de poste ou pour acquérir de nouvelles compétences lors d’une évolution professionnelle.
De plus, la formation représente un outil de valorisation grâce auquel les cadres sentent que leur entreprise reconnait leur potentiel et souhaite investir sur eux. Elle est également un moment utile de respiration et de prise de recul par rapport au quotidien.
Des formations généralement appréciées
Assez hétérogènes par leurs thématiques, les formations sont généralement proposées dans le cadre du plan de l’entreprise, même s’il apparait que des processus plus informels tiennent une place importante. Dans l’ensemble, elles sont souvent appréciées par les cadres.
Ceux-ci soulignent l’importance des dynamiques d’animation dans la réussite d’une formation. Si le profil et les qualités du formateur ou de la formatrice sont importants, les conditions matérielles (lieu, composition du groupe, temps disponible, …) sont aussi des facteurs clés de réussite.
Les supports et outils des formations ont récemment connu des évolutions notables, sous l’influence des nouvelles technologies notamment. Pourtant, les cadres ne plébiscitent pas l’innovation technologique en elle-même. Ils soulignent ainsi l’importance du contact, des échanges et de la dynamique de groupe, et donc du présentiel, même s’il est combiné avec des outils en ligne.
Les dispositifs de formation pourraient être plus lisibles
Les actions de formation restent quasi exclusivement l’apanage de l’entreprise (inscription dans un catalogue, validation par la hiérarchie, mobilisation des fonds de la formation professionnelle, etc.). Elles sont généralement destinées avant tout à renforcer les compétences nécessaires à la tenue du poste, plus qu’à anticiper les besoins en compétences. La stratégie de formation peut ainsi apparaître déconnectée de la stratégie générale de l’entreprise.
Pourtant, les cadres restent généralement porteurs de leurs propres projets. Ils voient donc d’un œil favorable la dynamique actuelle d’individualisation de la gestion des compétences, introduite notamment par la création du CPF, malgré la complexité des dispositifs et le manque d’un interlocuteur institutionnel clairement identifié.
Consultez l’intégralité de l’étude de l’Apec « Les cadres et la formation professionnelle » ici.