Le CPF (Compte personnel de formation) a fait l’objet d’une étude de la Dares (Direction de l’animation de la recherche, de l’étude et des statistiques) publiée cet été. Ce document est le fruit d’une enquête qualitative menée auprès de dix-huit organismes de formation pour étudier leurs pratiques. De plus, des investigations de terrain ont été menées au sein de deux régions et quatre Opca (Organisme paritaire collecteur agréé).
L’objectif de cette étude était d’analyser les modalités de la mise en œuvre du CPF. Elle porte une attention particulière aux logiques de recours des usagers du dispositif, aux changements que son introduction a impliqués sur les pratiques des acteurs de terrain, à la pertinence de l’offre et à la solvabilité de ce droit à la formation.
Les auteurs de ce document ont dégagé de leur enquête sept points majeurs à retenir de l’analyse de la mise en œuvre du CPF.
- au niveau institutionnel, dans un contexte de déploiement rapide, le CPF a été traité avant tout comme un objet technique et une ligne de financement des actions de formation professionnelle. Si sa mise en œuvre a bénéficié d’une forte mobilisation des acteurs institutionnels, tous les objectifs initiaux n’ont pas été atteints.
- au niveau opérationnel, la majorité des tiers accompagnateurs se sont approprié le CPF avant tout comme un nouveau dispositif de financement des actions de formation professionnelle, parmi d’autres. Il a donc été principalement vu comme un outil financier.
- les listes de certifications éligibles au CPF et l’offre de formation disponible se sont peu à peu rapprochées. La certification est donc devenue un enjeu de positionnement sur le marché pour une partie des organismes de formation, car elle est une condition du financement par le CPF.
- pour les demandeurs d’emploi, le CPF n’est pas devenu un véritable levier de l’autonomisation dans la définition et la réalisation de leurs projets de formation. La dimension procédurale du dispositif semble en effet l’avoir emporté sur son esprit.
- pour les salariés, le CPF s’est avéré être « pluriel » : il est en effet défini au croisement des règles de prise en charge, des stratégie d’entreprises et des usages individuels des salariés.
- pour tous, ce dispositif permet de soutenir les projets des personnes les plus autonomes, généralement pour des formations courtes en langues vivantes chez les salariés, et pour des formations réglementaires chez les demandeurs d’emploi.
- pour les personnes manquant d’autonomie, l’accompagnement apparaît nécessaire, mais il est, dans la pratique, inégal et morcelé.
Consultez l’intégralité de l’étude de la Dares sur le CPF ici.