Le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Cereq) vient de publier conjointement avec l’Institut National de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire (INJEP) une étude portant sur les discriminations d’accès à l’apprentissage.
Partant du constant qu’une partie des candidats à l’apprentissage ne réussissent pas à accéder à la formation, ce rapport cherchent à analyser l’impact d’éventuelles discriminations dans ce processus d’échec et les freins qui empêchent les jeunes de s’orienter vers ce type de cursus.
Quels sont les profils des candidats à l’apprentissage ?
En s’appuyant sur les chiffres publiés dans l’étude du Céreq, il apparait que seuls 31% des candidats ayant réussi à accéder à une formation en apprentissage avait prévu et anticipé leur accès à l’entreprise. A l’inverse, ils sont 69% des candidats à avoir cherché sur de longues périodes avant de réussir à trouver une entreprise d’accueil, ce qui dénote d’un frein évident dans l’accès à la formation puisque ce dernier est corrélé pour l’apprenti au fait de trouver une entreprise pour la mise en pratique.
Le profil des candidats ayant accédé à la formation en apprentissage les définit comme souvent issus de familles d’artisans, de commerçants ou d’indépendants. Dans l’ensemble ils sont issus de milieu plus favorisés que les élèves des lycées professionnels. Leurs profils sont majoritairement masculins (seulement 30% de femmes) et d’origine française. Les candidats reçus en apprentissage mettent par ailleurs en avant une vocation professionnelle et les valeurs du métiers qu’ils souhaitent intégrer.
Quels sont les freins d’accès à l’apprentissage ?
Pour les candidats qui n’ont pas réussi à accéder à une formation en apprentissage, on remarque que 56% se sont déclarés rapidement découragés par la recherche d’une formation ou d’une entreprise et 44% ont persévéré mais n’ont pu trouver une entreprise après de longues périodes de recherche.
Ces candidats refusés présentent notamment des situations familiales dominées par le chômage et la précarité de l’emploi. Autre frein à l’apprentissage, ces candidats n’ont pas bénéficié de suffisamment d’accompagnement dans leur recherche d’une entreprise alors même qu’ils connaissent peu ou pas le monde du travail et de l’entreprise.
On remarque par ailleurs que ces candidats refusés présentent des orientations scolaires contrariées et sont issus de milieux plus populaires. Ce sont plus souvent des candidats féminins et d’origine étrangère.
Les principales discriminations d’accès à l’apprentissage
Cette étude menée entre 2014 et 2017 relève certaines formes de discrimination dans l’accès à l’apprentissage des candidats. Pour arriver à ce résultat, les deux organismes rapporteurs ont analysé une grande quantité de données. Ils distinguent trois types de discriminations qui persistent :
- Le genre : les candidates sont moins nombreuses à accéder à l’apprentissage par rapport aux garçons.
- L’origine ethnique : près de la moitié des candidats à l’apprentissage exprime un sentiment d’injustice à ce niveau
- L’origine sociale : Cela peut se manifester par le quartier d’origine, le manque de codes et conventions ou encore les réseaux professionnels. Les moyens de locomotion peuvent également devenir un moyen de discrimination de certains candidats.
Pour y remédier, le rapport préconise de mettre en place un accompagnement individualisé des jeunes dès la recherche du maître d’apprentissage pour atténuer les difficultés des candidats dans leur première confrontation avec le marché du travail.
Consulter l’intégralité de l’étude « Mesure et analyse des discriminations d’accès à l’apprentissage » ici.