Quels sont les systèmes utilisés pour analyser le marché du travail et anticiper les besoins en compétences des entreprises ? Le Centre européen pour le développement de la formation professionnelle (Cedefop) vient de publier les résultats d’une étude menée dans plus de 60 pays, notamment avec l’OIT (Organisation international du travail), dont l’objectif est de comparer les différents outils prospectifs et pratiques mis en place localement pour analyser les marchés de l’emploi.
Une stratégie prospective commune
Utilisant le même concept dit LMI ou Labour Market Intelligence, les analyses prospectives du marché du travail sont nécessaires pour servir de ressources informatives aux décideurs et aux partenaires sociaux. Ces techniques permettent à la fois de déterminer et d’anticiper les besoins en compétences et par conséquent, prévoir les déséquilibres entre l’offre et la demande de travail.
Baptisé « Skills needs anticipation : systems and approaches« , l’étude relayée par le Cedefop livre un état des lieux des systèmes et approches proposés par les responsables. Couvrant cinq continents, elle se concentre sur les pratiques développées dans les pays industrialisés comme dans des pays en développement.
Évaluer les systèmes d’analyses utilisés
Cette étude s’appuie sur un ensemble de caractéristiques à même de permettre de décrire et comparer les différents dispositifs mis en place dans ces pays afin de faire émerger des modèles d’organisation et de gouvernance des systèmes d’analyse.
Pour ce faire, elle tente de répondre à plusieurs interrogations : quand l’analyse du marché est-elle mise à jour ? comment mesurer les besoins en compétences ? quels sont les rôles des partenaires sociaux dans le processus ? A quelle échelle sont effectués les niveaux d’analyse : national, régional, sectoriel ? Comment traite-t-on les résultats.
Cela permet de mettre en exergue les différents modèles d’organisation concernant la gouvernance des systèmes d’analyse, qu’il soit en mode centralisé ou décentralisé.
Des approches variées suivant les pays
Ce document relève toutefois des résultats paradoxaux quant à la façons de mesurer les besoins en compétences en les différents pays. Alors que la technique la plus utilisée vise à les évaluer en se référant à des niveaux de catégories de qualification, les compétences génériques de la communication ou des TIC sont moins souvent utilisées.
De plus, pour déterminer les besoins, on utilise diverses méthodes qui peuvent être concentrées sur une situation définie ou bien sur l’évolution relative à la situation macro-économique. Ainsi, on constate en Bulgarie qu’un projet visant à repérer les besoins sectoriels et régionaux a été réalisé car l’Union des industries et les syndicats salariés ont accepté de travailler ensemble. D’un autre côté en Lettonie, on a utilisé l’implémentation d’un système prospectif qui a été dirigé par l’Agence nationale pour l’emploi.
Prises dans leur globalité, l’étendue des pratiques prospectives existantes est très variée et va de l’analyse statistique plusieurs fois par an à des enquêtes systémiques pluriannuelles. Le développement des approches les plus élaborées restant l’apanage des pays aux plus hauts revenus.
Télécharger l’intégralité de l’étude « Skill needs anticipation: systems and approaches » (en anglais) ici.