Mounir Mahjoubi, le Secrétaire d’État au Numérique du gouvernement, avait mandaté le nouveau député LREM Cédric Villani, célèbre mathématicien lauréat de la médaille Fields, pour mener une étude prospective sur l’intelligence artificielle et émettre des propositions pour construire un plan d’action au niveau national.
Cédric Villani a récemment publié une note d’étape révélant les grands axes de son rapport final sur le développement de l’intelligence artificielle. A l’heure où des pays comme la Chine et les États Unis possèdent déjà un plan stratégique dans le domaine de l’IA, il recommande d’accentuer le champ de la formation et relève que des transformations majeures sont à prévoir du côté de l’emploi et des métiers du fait du déploiement de cette nouvelle révolution technologique.
Création d’une structure dédiée à l’intelligence artificielle
Pour s’adapter au mieux à l’accélération de l’automatisation des tâches induit par l’IA, la mission Villiani propose entre autres de créer une structure destinée à identifier les métiers où l’intégration de l’IA a le plus d’impact ainsi qu’à orienter les grands axes de la formation professionnelle. Une structure existante pourrait s’occuper de cette tâche, à condition qu’elle soit paritaire. Une partie du Plan d’investissement compétences du gouvernement pourrait ainsi servir au financement de ladite structure dans cette mission.
En outre, la note d’étape met l’accent sur la nécessité du renforcement des compétences numériques et cognitives pour arriver à développer une complémentarité entre le travail humain et la machine, sans laisser de côté l’agilité manuelle et la capacité d’adaptation et de création. Pour optimiser l’IA, il faudra prendre en compte ces compétences transversales dans le contenu de la formation et définir une nouvelle approche.
Repenser l’articulation entre formation initiale et continue
Selon la note d’étapes de Cédric Villiani, la transformation des pratiques des formations initiale et continue se trouve au cœur des enjeux de l’intégration de l’IA à l’économie française. Ainsi, elle formule des propositions en faveur de la création d’un continuum entre formation initiale et continue tandis qu’un « plan créativité » est proposé pour le secteur de la formation professionnelle, de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur en vue de déployer des dispositifs de mutualisation et des outils de financements communs. Il faudra mener des expérimentations pédagogiques en vue de l’amélioration de l’articulation entre les deux types de formation.
Enfin, le rapport Villiani aborde la généralisation de la formation à l’IA et des précisions y seront apportées dans le rapport final où des recommandations seront émises. La mission aborde également la question du mode de financement de la formation professionnelle, à l’heure actuelle fondée sur la masse salariale.