Suite à la remise mi-janvier du rapport de Pierre Mathiot, ex-directeur de Sciences Po Lille, sur les programmes scolaires et la refonte du baccalauréat, le Ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer a annoncé qu’il présentera déclarer un projet de réforme au conseil des ministres le 14 février prochain.
Vers une profonde réforme du baccalauréat
Souvent pointé du doigt pour son coût ou sa nature chronophage car c’est autour de lui que s’organise les trois années d’enseignement au lycée, le baccalauréat souffre aussi d’une image de diplôme bradé du fait de taux de réussite très élevé. Il reste pourtant un verrou du système éducatif permettant d’accéder à l’enseignement supérieur et apparait très difficile à réformer. L’ex-ministre de l’éducation Xavier Darcos s’était déjà exprimé sur la suppression du baccalauréat, comparant cette éventualité au démontage de la tour Eiffel vu sa place centrale dans le paysage de l’enseignement français. Ainsi, de nombreuses démarches de réformes ont été déjà effectuées mais sans jamais toucher à l’examen lui-même.
Depuis 1995 et la transformation des sections en séries, le baccalauréat n’a jamais connu une refonte en profondeur, et en particulier le Bac général. Lors de sa campagne, Emmanuel Macron avait promis de le moderniser, notamment en restreignant l’examen à quatre épreuves terminales, les autres devant être passées en contrôle continu. Ainsi, c’est la proposition de recette que le ministre de l’éducation devait dévoiler le 24 janvier dernier lors de la concertation avec la communauté éducative pour dégager les pistes de réforme.
Dans quelques semaines aura lieu l’ouverture d’une étape de la concertation avec les syndicats d’enseignants et les arbitrages finaux seront rendus au printemps. Le gouvernement n’exclut pas de faire entrer certaines mesures dès la rentrée 2018.
Les principales orientations du gouvernement
Les propositions reprises par le gouvernement table sur un allégement et une simplification des épreuves du baccalauréat, sans en retirer sa valeur. A titre de comparaison avec les options envisagées, le passage du bac s’étale aujourd’hui sur dix à quinze épreuves suivant les options prises par les élèves.
- Deux épreuves en classe de première : le principe des épreuves anticipées de français n’est pas modifié mais le rapport propose que leur poids représente 10% du baccalauréat pour tous les candidats
- Quatre épreuves au niveau terminale : le rapport propose d’établir deux épreuves majeures au printemps et deux épreuves en juin avec un grand oral et une épreuve écrite de philosophie. Cette dernière devant peser pour 10% de la note finale de tous les candidats.
- Un grand oral de trente minutes en fin de terminale : le candidat devrait faire la présentation d’un projet interdisciplinaire liée à l’une de ses majeures et dont la note compterait pour 15% de la note globale.
- Les autres matières vont être évaluées au cours de l’année : soit en prenant en compte les résultats d’épreuves ponctuelles organisées en première et en terminale pour l’ensemble des enseignements ; soit par la prise en compte des épreuves ponctuelles et, pour une part marginale, les moyennes des bulletins des classes de première et de terminale ; ou encore par la prise en compte de la moyennes des bulletins des classes de première et de terminale pour 40 % du poids total du baccalauréat.
- Une suppression des épreuves de rattrapage : au profit d’un examen du livret scolaire de l’étudiant.