La silver économie, aussi appelée « économie des Seniors », désigne l’ensemble des produits et services permettant l’amélioration de l’espérance de vie ou l’aide à l’autonomie quotidienne des personnes âgées de plus de 60 ans et de leurs aidants naturels.
Le secteur est porteur et représentait déjà près de 92 milliards de chiffre d’affaires en 2013. Son potentiel continue de croître à mesure du doublement prévu du nombre de personnes âgées dépendantes à l’horizon 2050, ce qui devrait représenter 16% de la population totale concernée à cette date.
A l’occasion de son dernier colloque consacré aux métiers du grand âge, la Fédération de la formation professionnelle (FFP) s’est interrogée sur l’évolution des besoins en compétences auxquelles doivent faire face les métiers de la santé, de l’aide à l’autonomie et de l’assistance aux personnes en fin de vie qui vont recruter de manière importante dans les années à venir.
Des besoins actuellement sous évalués
Une part croissante des maladies chroniques et la polypathologie qui touche le grand âge ne sont pas encore prises en compte par le modèle du système de santé français. On estime que les conséquences financières de leur intégration aux besoins devraient générer un surcoût de 9 à 21 milliards d’euros en fonction des périmètres retenus.
Le développement du marché des seniors et la prise en charge des personnes âgées dépendantes appellent donc de nouveaux besoins de compétences professionnelles auxquelles les organismes de formation vont devoir répondre à l’avenir.
Face à cette situation, la commission Santé, sanitaire, sociale et services à la personne (4S) de la FFP a effectué une enquête sur le secteur en 2017 et a cartographié les organismes de formation susceptibles d’accompagner le développement et la professionnalisation des métiers liés au marché des séniors.
Il apparaît que le chiffre d’affaires des entreprises de formation du secteur 4S s’élevait à 300 millions d’euros en 2015, ce qui équivaut à 15% du CA total des organismes de formation adhèrents à la FFP. En outre, 70% d’entre eux ont développé de nouvelles fonctions, en investissant entre autres dans le numérique pédagogique et le numérique technique.
Un secteur formation en évolution
Les acteurs de la formation semble avoir déjà engagé une démarche pour développer leurs offres et l’adapter aux besoins du marché. 81% des organismes de formation appartenant à ce secteur ont ainsi déjà engagé une démarche qualité et 73,2% d’entre eux délivrent des formations certifiantes, diplômantes ou qualifiantes.
86% des organismes de formation du secteur détiennent une habilitation ou un référencement auprès de l »Agence nationale du développement professionnel continu, de l’Institut de professionnalisation des emplois de la famille ou de l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux.
Les prévisions de ces organismes de formation sont assez optimistes puisque 49% d’entre eux pensent que leur CA va évoluer positivement, 41% tablent sur une évolution stable et 10% pensent qu’il va évoluer négativement.
Comme le secteur connaît une large expansion, le contenu et modalités de formation doivent pourtant évoluer. Les clients demandent à réviser les référentiels métiers et compétences, accroitre les connaissances, procéder à l’innovation managériale et faire évoluer les formats de formation.
Il faut également répondre aux besoins de territorialiser les formations et réviser les schémas régionaux des formations sanitaires et sociales pour s’adapter aux évolutions des besoins des entreprises de la silver economy.