Bien que le nombre d’étudiants ayant recours à l’apprentissage soit en diminution, ce dispositif n’en dispose pas moins d’avantages conséquents pour ceux qui le choisissent. En effet, à diplôme équivalent, il apparait que les candidats issus de l’apprentissage ont plus de facilité à trouver un emploi et sont mieux payés que ceux qui sont diplômés de la voie générale.
Ce sont les résultats d’une étude présentée par France Stratégie aux parties prenantes de la concertation sur l’apprentissage lancée par la Ministre du Travail et dont l’organisme a la charge. A titre de rappel, le projet de loi de réforme de la formation professionnelle et de l’apprentissage est prévu au printemps 2018.
Les chiffres de l’apprentissage en France
Fin 2015, on comptait 402 900 apprentis en formation tous secteurs confondus. Le chiffre peut paraître impressionnant et pourtant, ramené à la population active, il montre une désaffection de ce type de formation professionnelle par rapport à nos voisins européens.
Meilleur élève européen, la Suisse compte ainsi 44 apprentis pour 1000 salariés, l’Angleterre 40 pour 1000 et l’Allemagne 39 quand la France est loin derrière avec 17 apprentis en moyenne pour 1000 salariés.
Les secteurs qui embauchent le plus d’apprentis en France sont la construction, le commerce, l’hébergement et la restauration, l’industrie agroalimentaire, les activités administratives et le soutien aux entreprises.
Le financement de l’apprentissage
S’élevant à 8,2 milliards d’euros en 2015 (rémunération des apprentis inclues), le budget de financement de l’apprentissage est assuré à 32% par les entreprises et employeurs, à 24% par l’état et à 22% par les régions.
Selon le Cnefop, le coût moyen annuel d’un apprenti s’élevait en 2015 à 19.000 euros, soit près de 8 000€ pour la rémunération, 8 000€ pour le coût pédagogique de la formation et le reste pour la prime d’apprentissage ou les cotisations patronales.
Un meilleur accès à l’emploi
Selon une étude du service de statistiques du ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, l’apprentissage conduirait à une amélioration de l’insertion par rapport à la voie scolaire à court terme.
Il y a un an, les apprentis montraient un taux d’emploi toujours plus élevé par rapport aux scolaires, sept mois après la sortie de leur formation, tous niveaux de formation confondus.
Du coté de la rémunération, trois ans après la sortie du système éducatif, celle des apprentis est également supérieure à celle des scolaires pour les diplômés du CAP, BEP, BTS, grandes écoles ou bac et au-delà.
Mais une mauvaise image persistante
Bien qu’il présente de réels avantages, l’apprentissage souffre encore d’une mauvaise image. En effet, 20% des contrats d’apprentissage ont été abandonnés en 2014 et une baisse des vœux pour cette voie a été constatée.
Une enquête de l’Insee a ainsi montré que depuis 2008 les entrées en apprentissage diminuent pour atteindre -9% entre 2008 et 2015.
Une réforme prévue pour 2018
Sous l’égide de France Stratégie, quatre groupes de travail ont commencé à se concerter au sujet de la future réforme de l’apprentissage voulue par le gouvernement. Plusieurs rencontres sont prévues d’ici au 18 janvier pour un rapport attendu fin janvier ou début février. Il servira de base pour la rédaction d’un projet de loi cadre à transmettre au Parlement au printemps, en vue d’une adoption définitive avant la fin de l’été 2018.