L’Institut National de Formation et d’Application, première fondation entièrement dédiée à la formation professionnelle des jeunes et adultes, a publié son baromètre annuel de la formation en alternance. Alors que le gouvernement est en voie de faire adopter son projet final de réforme « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », les auteurs du rapport souligne l’importance de simplifier les dispositifs de formation en alternance pour convaincre les jeunes candidats et leurs parents.
L’INFA est une fondation reconnue d’utilité publique investie dans la formation et dans la promotion sociale et professionnelle. Elle oriente et accompagne chaque année plus de 1100 jeunes et adultes aux métiers du tourisme au travers de 40 établissements implantés dans 8 régions en France.
Des idées reçues sur l’alternance
Ce baromètre avance un début d’explication sur les freins à la formation en alternance et particulièrement en apprentissage. Si ces cursus ont montré leur efficacité, ils peinent encore à trouver leur public, que ce soit auprès des entreprises, des jeunes ou même des parents.
D’après le document, une grande partie des parents connaissent l’existence de l’alternance et de l’apprentissage, mais les confondent. Si l’alternance est considérée comme un moyen efficace de se préparer au monde de l’entreprise (91% des parents et 94% des salariés), l’apprentissage a moins de succès, car 71% des parents et jeunes interrogés seulement le recommandent.
Si 11% des parents ne recommandent pas la formation en apprentissage et que 18% ne se prononcent pas sur le sujet, 50% d’entre eux préfèrent opter pour un parcours classique pour leurs enfants. Cela s’explique notamment par les idées reçues sur l’apprentissage. En effet, certains considèrent que ce cursus est uniquement dédié aux métiers manuels et permet d’acquérir seulement un CAP alors que l’apprentissage permet la validation de tout type de diplômes dans des secteurs variés.
Quelle insertion professionnelle en alternance?
Un peu moins de la moitié des parents s’attendent à ce que l’alternance permette aux jeunes d’être embauchés par l’entreprise d’accueil après la formation. D’un autre côté, les salariés considèrent l’alternance comme un atout permettant de valoriser le CV (43%) et de trouver rapidement un emploi (47%).
72% des parents trouvent que la recherche d’entreprise constitue le point négatif de l’alternance. 6 parents sur 10 pensent toutefois que les jeunes acquièrent un savoir-faire du métier avec ce cursus. Les salariés pensent acquérir un savoir-être et une certaine capacité d’adaptation grâce à l’alternance.
L’information et la sensibilisation sur l’alternance et l’apprentissage sont les mesures d’urgence à prendre. La simplification de ces dispositifs est d’autant plus nécessaire. Pour rappel, 70% des apprentis trouvent un poste 7 mois après avoir reçu leur diplôme.
Simplifier la formation en alternance
Pour y remédier, l’INFA suggère d’intégrer à la réforme de l’apprentissage différentes mesures spécifiques pour simplifier la formation en alternance. Parmi elles, on distingue le recrutement d’apprentis toute l’année, la possibilité pour les jeunes de moins de 30 ans d’en bénéficier et la mise en place de l’aide au financement du permis de conduire. Autant de pistes actuellement étudiés par le gouvernement dans son projet de loi.
A noter que 72% des parents pensent que trouver une entreprise d’accueil reste le frein principal à la formation. Pour autant, selon les statistiques, 33% des parents sont toutefois d’avis que le recrutement des apprentis contribue à leur employabilité.
Télécharger le Baromètre annuel de l’alternance de l’INFA ici.