Une étude du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) intitulée « L’école est finie » se penche sur le parcours professionnel des jeunes sortis du système scolaire et de l’enseignement supérieur en 2013. Il relève ainsi de fortes inégalités dans les différents parcours des étudiants de cette génération.
Le niveau de formation de la génération 2013
D’après les chiffres du Céreq, 44% des jeunes de cette génération ont continué leurs études après le bac. Le plus haut diplôme obtenu est le doctorat pour 2% d’entre eux, le Bac+5 pour 17%, un Bac+2 ou +4 pour 25% 13% ont un CAP-BEP et 14% n’ont aucun diplôme.
L’étude met aussi en exergue le fait qu’avoir un diplôme reste le meilleur moyen d’éviter le chômage. En effet, 49% des non-diplômés sont au chômage contre seulement 19% pour les titulaires du Bac et 6% pour ceux qui ont obtenu un doctorat.
Les écarts constatés
Parmi les jeunes enquêtés, 46% ont accédé immédiatement à un emploi durable tandis que pour 11%, cet accès s’est fait de manière progressive, à la suite d’une série d’étapes. Au final ces 57% de jeunes ont accédé à un emploi stable en 3 ans.
D’un autre côté, 12% ont du faire preuve de beaucoup de patience pour connaître une expérience professionnelle concluante et restent en situation de fragilité pour la plupart.
Ainsi 7/10 des jeunes sortants de la formation initiale en 2013 ont un emploi 3 ans plus tard, chiffre qui n’a pas changé pour cette génération depuis l’été de l’année 2014. 16% sont au chômage, ou encore ont repris leurs études, ou sont inactifs ou en formation.
Un parcours semé d’embûches
Au cours de ces 3 ans, les jeunes ont du subir un parcours difficile, où la précarité domine. La plupart n’ont cependant pas trouvé de débouché stable (70% de jeunes en CDD) et 39% sont toujours instables.
Les jeunes faiblement diplômés ne sont pas les seuls à faire les frais de l’instabilité. En effet, entre 2013 à 2016, les diplômés de niveau BTS ou DUT (hors santé et social) se sont avérés les plus mobiles sur le marché du travail avec 37% d’entre eux qui ont connu 3 emplois ou plus.
Marginalisation des sans diplômes
Au cours de cette période, les séquences d’emploi de tous les jeunes ont eu une durée moyenne de 16 mois, reflétant ainsi le niveau de diplôme : 12 mois pour ceux qui ne possèdent pas de diplômes, 16 mois pour les titulaires de Bac+2 et 23 mois pour les diplômés d’écoles de commerce ou d’ingénieur.
Dans son étude, le Céreq souligne que tous les indicateurs d’insertion des non diplômés sont alarmants. Les groupes les plus vulnérables seraient donc marginalisés sur le marché du travail. En effet, 3/10 des jeunes non-diplômés n’ont eu de contact véritable avec l’emploi en 3 ans tandis que 40% d’entre eux en cherchent encore un. De plus, parmi les non diplômés qui ont un emploi, près de 2/3 sont dans des situations précaires.
Les différentes discriminations
L’étude du Céreq montre qu’il existe encore de nombreuses discriminations sur l’accès à l’emploi. Ainsi, 52% des enfants ayant des parents qui sont tous les deux cadres obtiennent un Bac+5 contre 6% pour ceux qui ont des parents ouvriers.
Le Céreq précise aussi que le diplôme ne gomme pas les différences induites par l’origine sociale, même aux niveaux les plus élevés de l’enseignement supérieur où les enfants de cadres ont plus de chance d’être inscrits dans les trajectoires menant à accéder durablement à l’emploi.
33% des jeunes qui habitent dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville sont au chômage et à diplôme égal, ils sont encore victimes de pénalités dans leur accès à l’emploi, en fonction de leur diplôme.
Inégalités salariales hommes/femmes
L’étude du Céreq montre enfin que les femmes sont plus diplômées que les hommes mais que leurs chances de devenirs cadre restent inférieures à celles des hommes (une différence de 1%) et elles subissent des conditions de travail moins favorables.
En 2016, le salaire médian des femmes était de 50 euros de moins que les hommes, un écart qui a connu une légère réduction au fil des 3 années.
Téléchargez l’enquête complète du Céreq « L’école est finie » ici.