L’assemblée nationale a engagé des travaux de réflexion sur les moyens de faciliter l’insertion des détenus à leur sortie de prison et notamment sur la façon de développer le travail et la formation afin de favoriser leur réinsertion professionnelle.
Les députés Philippe Gosselin et Laurence Vichnievsky, chargés de piloter deux des quatre groupes de travail de l’assemblée portant sur les conditions de détention en France, jugent ainsi que la formation des prisonniers est un enjeu prioritaire pour assurer leur réinsertion professionnelle à l’issue de la détention.
Les groupes de travail sur les conditions de détention en France
La commission des lois de l’Assemblée nationale a mis en place quatre groupes de travail aux thématiques suivantes :
- L’activité en détention
- Le lien avec le tissu économique local dans une perspective de réinsertion
- Diversification des conditions de détention par le recours aux établissements ouverts
- Prise en charge des détenus présentant des troubles psychiatriques
La formation pour assurer la réinsertion professionnelle des détenus
Les deux députés ont présenté fin mars dernier les fruits de leurs travaux de réflexion. Ils révèlent comme constat de départ que seulement 30% des détenus ont pu accéder à une activité professionnelle en 2016 contre 43,2% en 1999.
Cette situation s’explique par la surpopulation carcérale, mais également par l’inadaptation des locaux et surtout le manque de qualification des prisonniers. Il apparait donc nécessaire de consolider l’accès à la formation professionnelle en prison pour favoriser leur activité.
Les actions à mener pour développer la formation
Dans le but de favoriser la formation des prisonniers, les députés recommandent de mettre en place un bilan de compétences dès l’entrée en prison. Cela favorise l’orientation des détenus vers une formation adaptée tout en rendant la formation à distance possible.
Ils ont également conseillé de mettre en pratique des actions de valorisation des acquis de l’expérience en relation avec les acteurs locaux comme les instituts de formation, les chambres des métiers, etc.
Enfin , une clarification du système de financement de la formation est également suggérée car ils sont inadaptés aux contraintes et spécificités de l’institution carcérale. À noter que le taux d’accès des détenus à la formation s’est lui aussi dégradé. Il était ainsi de 14,5% en 2016 contre 15,94% en 2014.
Créer des centres de réinsertion
La députée Yaël Braun-Pivet (LREM), Présidente de la commission des lois de l’assemblée, suggère par ailleurs la création de 18 centres pénitentiaires de réinsertion pour l’année 2022. Ces établissements présenteront un niveau de sécurité plus léger afin d’atteindre les objectifs de réinsertion.
Cela devrait permettre davantage aux détenus des ces établissements de se former ou de travailler. Elle recommande pour cela de développer un système d’évaluation et d’orientation en amont.
Télécharger le rapport des groupes de travail sur la détention « Repenser la prison pour mieux réinsérer » ici.