Une étude sur le volontariat international en entreprise (VIE) récemment réalisée par Business France et Edhec Newgen Talent Centre révèle combien ce type d’expérience peut être bénéfique pour la carrière des jeunes. L’étude a analysé le parcours de plus de 1 500 jeunes pour comprendre l’influence de l’expatriation sur leur carrière.
Le VIE, une priorité du gouvernement
Instauré par la loi du 14 mars 2000, ce CDD particulier permet aux entreprises françaises de confier à un jeune de moins de 28 ans une mission professionnelle à l’étranger, durant une période modulable de 6 à 24 mois renouvelable une fois. Environ 10 000 contrats de ce type sont signés chaque année.
Le gouvernement a fixé un objectif de croissance du nombre de VIE de 20% en cinq ans à Business France, l’opérateur public en charge de la promotion de ce contrat auprès des entreprises. Pour ce faire, Business France a choisi de réaliser une étude, afin de diffuser les succès du VIE et de populariser ce dispositif.
Un dispositif qui séduit surtout les diplômés des grandes écoles
L’étude, menée auprès de 1 552 jeunes partis entre 2015 et 2017, montre que les diplômés des grandes écoles de commerce et d’ingénieurs ont obtenu 72% des offres de VIE publiées sur cette période. Pour ces jeunes, l’objectif du VIE est avant tout de booster leur carrière et de développer des « soft skills » (compétences humaines et relationnelles), dans un cadre dépaysant.
D’après les témoignages recueillis, ce double objectif est largement atteint dans la plupart des cas. En effet, 75% des personnes interrogées affirment que le VIE a accéléré leur carrière. De plus, la perspective internationale et les qualités acquises lors de cette expérience semble être un atout de poids pour ces jeunes.
Des compétences valorisables sur le marché du travail
Sur un marché du travail de plus en plus mondialisé, les compétences développées lors d’un VIE se révèlent particulièrement utiles pour se démarquer. La maîtrise des langues étrangères est un premier atout. 77% des jeunes partis en VIE parlaient ainsi couramment ou mieux la langue du pays d’accueil à leur retour, contre 49% avant de partir.
Par ailleurs, évoluer dans un environnement nouveau et étranger permet aux jeunes de développer des compétences comportementales essentielles à leur début de carrière. On peut citer par exemple l’adaptation, mais aussi l’habileté professionnelle et la capacité à apprendre rapidement.
Dans les faits, 9 jeunes sur 10 sont embauchés directement après leur VIE. Dans un cas sur deux, c’est l’entreprise dans laquelle ils ont vécu cette expérience qui les recrutent. Ces chiffres excellents doivent néanmoins être relativisés, car ils concernent des publics très majoritairement de niveau Bac +5 et issus de grandes écoles.
L’université encore trop peu concernée
Conséquence de tous ces aspects positifs, le VIE remporte l’adhésion générale des participants. Ils sont ainsi 98% à le recommander aux jeunes diplômés. Le contenu des missions participe aussi à cette adhésion, car ils ont souvent l’occasion d’exercer des tâches ou des responsabilités plus intéressantes que dans leurs expériences antérieures ou postérieures.
Néanmoins, le VIE doit encore être développé, notamment auprès des étudiants en université, une population très nombreuse qui reste pour l’instant un peu à l’écart de ce dispositif pourtant très favorable à l’insertion professionnelle.