Les jeunes de quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) subissent un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale. De nombreux dispositifs ont été mis en place ces dernières années pour améliorer cette situation. La Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) vient de publier une étude analysant l’impact de ces dispositifs sur l’accès des jeunes des QPV aux contrats aidés et à l’alternance.
Faciliter l’accès à l’emploi par des mesures ciblées
Les jeunes des QPV sont confrontés à un taux de chômage plus élevé qu’ailleurs. En 2016, 16% des 16-25 ans de ces quartiers étaient au chômage, contre 10% dans les unités urbaines englobantes. De plus, ils restent moins longtemps en étude qu’ailleurs (53% des 16-24 ans scolarisés contre 64% dans les unités urbaines englobantes). Souvent situés à l’écart des centres d’activité, ils subissent de plus une discrimination à l’embauche.
L’accès au marché du travail de ces jeunes est une préoccupation majeure pour les responsables politiques. Plusieurs dispositifs ont donc été mis en place depuis 2012. Les contrats aidés ou contrats d’alternance visent à faciliter leur accès à l’emploi.
Ces contrats d’insertion ou de réinsertion sur le marché du travail leur permettent d’acquérir de l’expérience professionnelle ou de bénéficier d’une formation professionnelle. Même s’ils ne sont pas réservés aux quartiers prioritaires, certains dispositifs, comme les emplois d’avenir ou les CIE-starter, ciblent spécifiquement leurs habitants.
Des résultats plus positifs pour les contrats aidés que pour l’alternance
Entre 2010 et 2012, les jeunes des quartiers prioritaires accédaient moins souvent à un contrat aidé, marchand ou non marchand, que les jeunes habitant dans les quartiers environnants au sein de mêmes zones d’emplois. Cela peut s’expliquer, partiellement, par certaines caractéristiques socio-démographiques. Ainsi, à caractéristiques comparables, les jeunes des quartiers prioritaires accèdent autant que leurs voisins aux contrats aidés non marchands ; ils sont néanmoins défavorisés pour obtenir un contrat aidé marchand.
Après la création des emplois d’avenir en 2013, les jeunes des quartiers prioritaires ont accédé davantage aux contrats aidés non marchands. Ce meilleur accès ne bénéficie toutefois qu’aux plus diplômés, ayant au moins un baccalauréat.
Suite à la création des CIE-starter en 2015, les jeunes des quartiers prioritaires, à tous les niveaux de diplôme, ont plus facilement accédé aux contrats aidés marchands.
Sur toute la période 2010-2016 en revanche, résider en quartier prioritaire a un impact négatif sur l’accès aux contrats d’alternance après une période de chômage ou d’inactivité.
Téléchargez le numéro 55 de Dares Analyses « Les jeunes des quartiers prioritaires accèdent-ils davantage aux contrats aidés et à l’alternance ? » ici.