Les organismes de formation se trouvent au cœur de la réforme actuellement en cours d’application. La Fédération de la formation professionnelle (FPP), qui les représente, est donc particulièrement attentive aux mesures instaurées par le gouvernement, à travers notamment la loi « Avenir professionnel » et ses décrets d’application.
La monétisation du CPF, une révolution culturelle
Le taux horaire de conversion du CPF (Compte personnel de formation) a été fixé à 15 euros par un projet de décret paru récemment. Ce taux déçoit les professionnels mais ne leur laisse guère d’autre choix que de s’adapter. La co-construction avec les branches professionnelles et les entreprises ainsi que les dispositifs d’abondement prévus par la loi pourraient permettre de réduire les effets négatifs de cette réforme et ouvrir de nouvelles opportunités de co-financement.
La désintermédiation de l’offre de formation représente quant à elle une véritable révolution culturelle. Les actifs à la recherche de formation auront bientôt directement accès à l’offre, à travers une application dédiée. La mise en place de celle-ci a été confiée à la Caisse des dépôts et consignations (CDC), qui a présenté aux organismes de formation les étapes de son déploiement le 8 novembre dernier.
Un site dédié a d’ailleurs été mis à disposition des professionnels, qui pourront tester la version bêta de l’application dès le printemps 2019. La FPP se montre favorable à cette application, qui répond à l’inégalité d’accès à la formation. Mais elle souligne que la formation n’est pas un produit comme les autres, et se dit très vigilante quant à l’élaboration des conditions générales d’utilisation. Elle relève également le défi que ce nouvel outil représente pour ses affiliés, car il implique de nouvelles logiques en termes de communication, de marketing et d’organisation. Les délais de réponse représentent, par exemple, un enjeu fort pour certains prestataires.
Le PIC, une opportunité à saisir
L’autre grand sujet d’actualité pour les organismes de formation est le Plan d’investissement dans les compétences (PIC), et les programmes qu’il financera bientôt. La FPP y voit un levier d’innovation de l’offre et de la construction des dispositifs. Mais elle rappelle la nécessité d’imaginer des parcours de formation susceptibles d’atteindre les publics les plus éloignés de l’emploi, ce qui implique une étroite collaboration entre les organismes de formation, les régions et tous les acteurs de l’insertion.
Selon elle, les entreprises, et particulièrement les PME-TPE, devront être impliquées pour favoriser l’accès à l’emploi. Le tour de France de la réforme organisé par la FFP d’octobre à juin sera d’ailleurs l’occasion de réunir tous les acteurs concernés et de les inciter à travailler ensemble pour capitaliser et mutualiser leurs initiatives.