Dans une récente interview au Quotidien de la formation, le président du Synofdes a fait part des préoccupations actuelles du Syndicat national des organismes de formation et appelé à un effort conjugué pour moderniser l’appareil de formation français.
Un plan de relance volontariste ?
A travers son président, le Synofdes a pris acte du « volontarisme de l’État pour engager collectivement une véritable transformation de la formation professionnelle » inscrite dans le plan de relance.
Membre du groupe de travail ministériel, M. Clézio a déclaré en apprécier la méthode, la concertation des acteurs du secteur et la volonté de coconstruction. Tout en rappelant, cependant, que chaque acteur doit se mobiliser, que ce soit en direction de l’équipement des apprenants ou des organismes de formation ou pour concevoir des outils en faveur du distanciel et de la formation des salariés.
Le Synofdes attire en outre l’attention sur la nécessité d’un « soutien exceptionnel » pour accompagner le secteur de la formation dans son adaptation aux mutations technologiques et face aux effets de la crise. Son président a notamment évoqué la formation des formateurs, qui relève de la responsabilité des employeurs.
La nécessaire modernisation du modèle économique du secteur de la formation
Par ailleurs, Michel Clézio souligne que le modèle économique de l’offre de formation devra nécessaire faire l’objet d’une réflexion de l’ensemble des acteurs. En effet, les organismes de formation rencontrent aujourd’hui des difficultés financières du fait de la crise, et le Synofdes porte des préconisations quant à la modalité de prise en charge des grands financeurs publics. Pour son président, le financement à l’heure-stagiaire est « en décalage avec la mise en œuvre de parcours intégrant des diversités d’apprentissage (accompagnement, séquences distancielles, formation en situation de travail…) ». Il appelle ainsi à des adaptations qui doivent selon lui relever « d’une responsabilité partagée de tous les acteurs ».
Le syndicat souhaite en outre que la France se dote « d’un espace national d’observation et de recherche-innovation afin de mieux partager les pratiques, nous emparer des évolutions des sciences cognitives, des technologies et des initiatives des acteurs en territoire et surtout pour mieux orienter les plans d’investissement menés et prévus ».
Enfin, M. Clézio regrette que « l’encouragement à la mobilité professionnelle des salariés ne soit pas considéré comme un facteur de fluidité du marché du travail et donc de baisse structurelle du chômage ». Il considère également que l’assouplissement prévu pour la Pro-A est loin d’être suffisant, « la dotation supplémentaire prévue pour Transitions Pro amenant ce budget à moins de 50% de ce qui était consacré à ce titre avant 2018″. Selon lui, on passe là à côté « d’un facteur d’agilité de notre société et d’adaptation de l’offre de formation à l’évolution de la demande d’emploi notamment vers les métiers émergents ».