Le numéro 387 de la revue Bref éditée par le Céreq est consacré aux effets de la sous-traitance en chaine sur la formation en entreprise. Cette étude montre que plus on descend dans la chaine des sous-traitants, plus les processus d’accès à la formation sont altérés.
Le développement de la sous-traitance depuis les années 70
Le recours à la sous-traitance n’est pas récent. Mais il s’est considérablement développé depuis les années 1970, essentiellement par la spécialisation du travail, la mondialisation et la complexification des produits qui ont amené les entreprises à se recentrer sur leur cœur de métier. Il s’est considérablement accru en France, parallèlement à des stratégies de filiérisation, c’est-à-dire la création de filières regroupant un ensemble de sous-traitants, réunis autour d’un donneur d’ordres à l’activité duquel ils concourent. La physionomie des liens entre ces différents acteurs s’en trouve modifiée.
Dans des cas de plus en plus fréquents de sous-traitance en cascade, une chaîne de dépendance s’établit, dans laquelle le sous-traitant de premier rang reporte une partie des risques liés à l’activité économique sur le sous-traitant de deuxième rang à l’égard duquel il est donneur d’ordres, et ainsi de suite.
Les effets négatifs de la sous-traitance sur la formation
S’il a été montré que les salariés des sous-traitants en bout de chaîne éprouvent le plus les effets de la dépendance économique et connaissent de moins bonnes conditions d’emploi et de salaire, l’effet de la sous-traitance sur la formation est jusqu’à présent demeuré dans l’ombre. Les enjeux de montée en compétences dans ces entreprises sont pourtant soulignés. Que fait peser la position de sous-traitant sur la formation des salariés ?
Le dispositif DEFIS offre pour la première fois l’occasion d’apporter des éléments de réponse. Il identifie plusieurs registres sur lesquels la position de l’employeur dans la chaîne de production semble influencer la formation : opportunités, processus d’accès et réalisations.
Il s’avère qu’en matière de formation, les salariés de sous-traitants en bout de chaine sont moins bien lotis, qu’il s’agisse des opportunités fournies, des espaces d’expression alloués ou de la nature des formations à même d’être poursuivies.
Consultez le numéro 387 de la revue Bref éditée par le Céreq ici.