Dans le cadre de la présentation à l’Assemblée nationale de son avant-projet de loi de réforme de la formation « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », la Ministre du travail Murielle Pénicaud a annoncé un plan stratégique visant à rénover l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa).
L’Afpa en difficulté pour remplir ses missions
Avec un déficit annuel de 100 millions d’euros pour 800 millions d’euros de chiffre d’affaires, l’Afpa est aujourd’hui en situation de vulnérabilité. L’organisme a en effet été victime de la politique de décentralisation de la commande publique de formation des demandeurs d’emplois vers les Régions. Depuis 2009, l’ouverture du marché de la formation professionnelle à la concurrence a en effet fragilisé sa situation.
Plusieurs interventions financières ont déjà été menées pour renflouer l’agence qui a été transformée en Epic avant de devenir Agence pour la formation des adultes à partir du 1er janvier 2017. L’Afpa a également connu des baisses importantes d’effectifs sur les dernières années, à hauteur de 300 départs en 2017 mais la situation financière de l’organisme reste problématique et la pression sur les salariés est régulièrement dénoncé par les syndicats.
Quelles stratégies de relance ?
La Ministre du travail remet en question les missions de l’agence et son offre de services qui n’auraient pas vocation selon elle à « former des cadres dans des domaines où il n’y a pas de faille de marché ». Le principal but de sa stratégie consisterait justement à recentrer l’Afpa sur des missions du service public.
Dans cet optique, cinq orientations stratégiques ont été présentées au Conseil d’administration de l’Afpa qui s’est tenu début avril pour engager la période 2018/2022 . Pour autant, les orientations données à l’agence sont larges et présentes de multiples scenarii. Il s’agit notamment d’inscrire l’Afpa dans une stratégie de reconquête en accompagnant la réindustrialisation des territoires, la relocalisation des entreprises et la réalisation des mutations technologiques qui impactent le travail.
Différents scénarios vont être étudiés par un cabinet externe en vue de présenter d’ici la fin du mois de juin une première version du futur contrat d’objectifs et de performance de l’Afpa, ainsi qu’un plan opérationnel d’ici l’automne.