Suite à la présentation des grandes lignes de son plan de réforme de l’apprentissage et la formation professionnelle, retour sur les principales mesures envisagées par le gouvernement, notamment la petite révolution qui offre aux branches professionnelles le pilotage de l’apprentissage jusqu’alors dévolu aux régions.
Plus de poids pour les entreprises
Selon les statistiques, un profil effectuant un CAP en apprentissage double ses chances d’être recruté par rapport à un élève réalisant un système scolaire classique. En effet, on a constaté un taux d’insertion intéressant chez les jeunes choisissant cette voie. Pourtant, les subventions publiques à hauteur de milliards d’euros ne suffisent pas à booster ce secteur. La baisse du nombre d’apprentis (405 000 en 2016 contre 430 000 en 2012) en est la preuve. Cette baisse compte d’ailleurs parmi les raisons de ces réformes. Le gouvernement, pour changer les choses, a décidé de remettre les pouvoirs aux mains des entreprises à travers les branches professionnelles. Les régions perdent ainsi la main, d’où le mécontentement des services à la région qui qualifient les réformes d’ erreur historique.
Parmi les points d’orgue de ces mesures, le pilotage de l’apprentissage par les branches professionnelles et notamment la suppression du droit de véto des régions pour l’ouverture des centres de formation d’apprentis ou CFA n’est pas vue d’un bon œil par ces dernières. Désormais, les entreprises pourront ainsi créer leur propre CFA selon leurs besoins en personnel et en compétences. Les régions jouent toutefois un rôle majeur, car c’est à elles que revient la tâche d’estimer les besoins des entreprises.
Nouveau mode de financement de l’apprentissage
Autre point important de la mesure, la contribution alternance sera fixée à hauteur de 0,85% de la masse salariale des société, ce qui représente un montant de 4 milliards d’euros. Elle remplace à la fois la taxe d’apprentissage et la cotisation formation. Les CFA seront responsables de cette somme selon le nombre de contrats signés. Cette réforme a été mise en place pour offrir une meilleure adaptation des recrutements aux besoins des entreprises.
Un temps de travail assoupli
Le temps de travail a également connu un changement. Dans le bâtiment par exemple, les profils pourront travailler pendant 40 heures par semaine. Ce sera également le cas des boulangers et autres métiers. Enfin, les entreprises ne seront plus obligées de solliciter le conseil de Prud’hommes pour résilier un contrat d’apprentissage.