On le savait déjà, mais c’est maintenant officiel : c’est la Caisse des dépôts et consignations (CDC) qui est chargée de développer l’application CPF. Suite à la signature d’une convention entre le ministère du Travail et la CDC le 11 janvier, l’institution financière peut maintenant engager les travaux pour mettre en place les outils au service du nouveau Compte personnel de formation (CPF). L’application devrait être opérationnelle à l’automne 2019.
La CDC, acteur clé du nouveau CPF
Avec la signature de la convention, la CDC devient l’acteur incontournable du nouveau CPF instauré par la loi Avenir professionnel du 5 septembre 2018. Le nouveau dispositif est alimenté, depuis le 1er janvier, en euros (500 euros par an) et non plus en heures de formation. Selon Muriel Pénicaud, ministre du Travail, le nouveau CPF permettra de « casser le déterminisme des diplômes » en donnant la possibilité aux salariés de s’engager dans une formation sans aucun intermédiaire qui « réfrène sa liberté ».
La première mission de la CDC est la mise en place de l’application CPF. Cet « énorme chantier », comme le reconnaît son directeur Eric Lombard, devrait déboucher sur le lancement de l’application à l’automne 2019. Celle-ci permettra à chaque actif d’accéder à 90.000 organismes de formation et de choisir une formation à financer par les droits en euros acquis.
33 millions de CPF à gérer
Au-delà de l’application, ce sont 33 millions de comptes que la Caisse des dépôts devra gérer au quotidien. Elle sera également en charge des ressources alloués au CPF issues de la contribution des entreprises, soit environ 2 milliards d’euros à terme.
De plus, à partir du printemps 2020, elle gérera les abondements émanant des branches, des entreprises et d’autres financeurs. Lorsqu’un bénéficiaire mobilisera ses droits, les organismes de formation seront payés directement par la CDC, une fois la prestation réalisée. En 2018, 630.000 personnes se sont formées en utilisant leur CPF.
Un budget de 90 millions d’euros
Pour mener à bien ses nouvelles missions, la CDC bénéficiera d’un cadrage budgétaire financé par l’État de 90 millions d’euros pour 2018, 2019 et 2020. Ce budget a vocation a couvrir les dépenses liées au développement informatique et de personnel (50 à 60 personnes) qu’implique la gestion du CPF. La CDC devrait recruter 140 personnes d’ici 2020.
Par ailleurs, l’institution accompagne les prestataires de formation qui souhaitent être référencés sur la nouvelle application CPF. Pour les aider, l’application devrait leur être accessible dès le printemps, et une plateforme d’information a été lancée en novembre 2018. 5.000 organismes, qui représentent 90% de l’offre de formation, y sont déjà inscrits.